Comment trouver le temps

Le matin, c’est la course, la journée c’est la course, le soir c’est la course. Comment trouver du temps lorsque l’on travaille (à plein temps) que l’on est maman, mais pas que cela ?

Je suis certaine que mon emploi du temps ressemble à celui des autres mamans. C’est un vrai poncif, mais on cumule un maximum de rôles ! (Et je ne vais pas citer les chiffres relatifs aux partages des tâches…)

Le matin

  • Lever 6 h 50, se doucher, boire son café, s’habiller.
  • Ranger les choses qui traînent, faire la liste des tâches pour la journée (voire pour la semaine).
  • Aller réveiller Fiston. Le secouer. « Lève-toi, tu vas être en retard ». 
  • S’énerver car il reste 3 h sous la douche, à laisser couler l’eau. Le menacer d’entrer s’il n’arrête pas MAINTENANT, s’énerver car la salle de bains ressemble à un sauna…
  • Revenir à notre liste de tâches, ne plus se souvenir de celle qu’on allait y noter…
  • Dire (crier) « Dépêche-toi ! » pour la centième fois.
  • Se remettre à sa liste tout en répondant au SMS de la maman qui nous demande si on vient à la réunion de l’école.
  • Vérifier que le cartable (pardon ! le sac Eastpak) contient tout ce qu’il faut pour la journée.
  • Chercher le cahier d’anglais. S’énerver. Le trouver par terre, SOUS le bureau.
  • Terminer notre liste.
  • Penser aux RV, aux photos pour le sport, à la nounou qui ne viendra plus (snif), à payer la cantine, le centre de loisirs…
  • Attendre mille ans, devant la porte, sac sur l’épaule, clés en main, que Fiston : mette ses chaussettes, choisisse ses baskets, enfile ses baskets, fasse ses lacets, se lave les dents, et… nouveauté cette année : se mette du gel dans les cheveux (trop stylé).

    • Faire le bisou du départ. Réaliser seulement à ce moment qu’on a mille choses à lui dire…
    • Partir travailler, la tête pleine de choses à faire, de culpabilité pour s’être énervée…
    • Se rendre compte que l’impératif est le mode essentiel de notre communication. 

     La journée

    • Travailler. 4 h.
    • Attendre la pause déjeuner pour gérer les invitations aux anniversaires, les réunions d’école, regarder le site de l’école (un poil inspiré par le KGB : notes, absences, retards, punitions, devoirs… tout y est noté), aller acheter un cahier 96 p/grands carreaux/à spirale…
    • Etre rassurée (ou pas – quand on découvre la masse de devoirs qui nous attend le soir).
    • Travailler. 4 h.
    • Prendre un demi-RTT pour amener Fiston chez le dentiste (pas trouvé d’orthodontiste qui travaille le samedi).
    • Bien noter les dates des vacances scolaires pour AN-TI-CI-PER. 

       

    Le soir

    • Rentrer à la maison. A pied (l’avantage d’habiter et de travailler dans Paris).
    • Profiter de la marche pour penser à ce que l’on doit faire… Se souvenir qu’on n’a pas répondu au SMS d’une maman pour l’inscription au sport, qu’il y a la réunion des parents d’élèves (à 20 h, un peu à l’heure du dîner, mais bon, on va pas faire la fine bouche), et qu’il faut penser au pique-nique de l’école.
    • Réfléchir à LA corvée quotidienne : « Qu’est-ce qu’on mange ? ».
    • Faire les courses en 5 mn chrono (on connaît le supermarché par cœur), faire la queue à la caisse. Rencontrer une copine, pressée comme nous. Discuter ensemble 3 mn en nous disant « ffff, c’est la course le soir. Je me dépêche ! À plus ! ».
    • Rentrer à la maison. Faire la cuisine, tout en s’occupant des devoirs. Et cela, c’est le point-clé de la soirée, le plus épineux à gérer sans stress ni énervement (mais est-ce vraiment possible quand on ne vit pas dans un téléfilm de M6 ?). Car on a déjà 10 h dans les pattes (et dans le cerveau), et les fractions décimales ont du mal à passer ! Sans parler des épithètes, des homo erectus, du néolitihique…
    • Passons justement sur le dîner (« J’aime pas », « y’a un dessert ? » « On pourrait inviter truc à dormir ? », « Tiens-toi correctement ! » « Arrête de manger si vite »… etc). Essayer de toutes ses forces d’en faire un moment de partage (où toute la famille est réunie shabadabada)…
    • Respirer à partir de 21 h.
    • Jusqu’au lendemain.

       L’organisation ?

      Quand on a des enfants à la maison (même un seul), on a la tête vraiment remplie d’interrogations, de doutes, de tâches à effectuer, de choses à ne pas oublier, d’emploi du temps, de professeurs (et, en ce moment d’absences de professeurs), de réponses à apporter, de papiers à signer, de décisions à prendre, de vacances à organiser, de lait à acheter, de pâtes à préparer… Alors, on fait comment pour tout le reste ?

      On nous bassine (à juste titre d’ailleurs) à longueurs de blogs, de sites et d’émissions que le maître-mot est L’OR-GA-NI-SA-TION. ! Et c’est vrai ! (un autre courant du développement personnel prône le lâcher prise, mais c’est impossible pour moi).

      ↠ Comment faire quand ce n’est pas forcément notre point fort ?
      ↠ Est-ce que cela s’apprend vraiment ?
      ↠ Que faire quand un petit grain de sable remet en cause toute la journée que l’on avait préparée et anticipée ?

          Mes outils pour m’organiser (un minimum)

           

          Mon téléphone

          • Je me sers désormais de la fonction vocale pour écrire tous les longs mails (j’ai souvent le syndrome gros-doigts quand je tape un SMS ou un mail, et je perds un temps dingue à corriger). Gain de temps énorme.
          • La fonction note : couplée à la fonction vocale.
          • Je m’envoie des mails à moi-même pour ne pas oublier.
          • Je prends un maximum de choses en photo, pour ne pas passer mille ans à chercher des invitations, des documents, des adresses… : le certificat de scolarité (je ne sais jamais où je l’ai mis), les passeports et CI quand nous partons en voyage (en plus de m’envoyer les scans par mail, on est jamais trop prudente), les critiques des livres que j’aimerais lire…
          •  Je fais des screenshots des blogs qui me plaisent, des articles que je lirai plus tard, des critiques des livres que je veux lire…

           

          Mes carnets

          J’ai un carnet dans chaque pièce et un autre dans mon sac.
          J’y note TOUT : dessins, croquis, idées, listes de choses à faire, projets… Mais, en lisant tous les articles sur le Bullet journal, je me rends compte que je vais choisir un seul bon gros cahier que je structurerai au lieu de multiplier les carnets.
          Ah ! Le bullet Journal ! C’est très attirant comme technique d’organisation (allez voir le site officiel du créateur ainsi que d’autres blogs sur le sujet : SohoHana ou Journaling par exemple).

          Quand mon fils était petit, je me sentais tellement dépassée par l’organisation et la logistique nécessaires, que j’avais imaginé un « Cahier de vie » (c’est ainsi que je l’avais appelé). Cela faisait sourire mes collègues, mais ce cahier m’a beaucoup aidé.

          En fait, je faisais un Bullet journal sans le savoir : entre l’agenda, le journal intime, le cahier de texte, le carnet de notes, de recettes, de dessins… Je l’illustrais de dessins et faisais des titres, collais des articles que je désirais lire plus tard ou conserver… pour essayer de structurer l’ensemble. Essayer seulement, car toujours pressée, je notais souvent un peu au hasard des pages…

          D’ailleurs, j’y notais tout, faisais des listes, des croquis… et surtout, j’y inscrivais mes projets et mes désirs, c’est-à-dire tout ce que je souhaitais faire ou entreprendre quand j’aurais été moins fatiguée et stressée.
          Ma liste de courses au Monop avoisinait une liste de destinations qui me faisaient envie, la préparation d’un dîner pouvait occuper toute une page tant je craignais d’oublier quelque chose.

          J’ai terminé ce cahier depuis longtemps. J’ai accomplis certaines choses qui y étaient notées, d’autres non. Mais, en le relisant, je peux mesurer le chemin parcouru.

          J’ai commencé à réfléchir à des pages et à des chapitres pour créer un vrai outil d’organisation. J’ai lu tout un tas d’articles sur le Bullet journal…
          Car, outre les to-do list, la liste des livres à lire, des films à voir ou à revoir, les idées de cadeaux pour les uns et les autres, les projets, les voyages à faire… en fait, noircir des pages de cahiers me permet surtout d’avoir le sentiment de maîtriser ma vie. Et de garder une trace des jours qui passent.

          Ce cahier, je lui ferai une couverture, dessinée ou brodée.

          Toujours positiver !

          Et…

          J’essaye toujours de prévoir des plans B (d’autant que mes plans A ne sont déjà pas toujours bien ficelés !).

          Je demande beaucoup de conseils, j’observe comment font les autres, je m’inspire d’eux, j’apprends.

          Je marche. Beaucoup. Pour me vider la tête, réfléchir, trouver des idées et parfois des solutions…

          Je prends conscience de la chance que j’ai de travailler dans une société si arrangeante avec les mamans, et d’avoir les RTT tellement précieux (Mille mercis Martine).

          Cet article a 0 commentaires

          1. Mitch a un toit

            Bonjour !
            Je me retrouve beaucoup dans ce que vous écrivez. Quand on est maman, on a mille vies en une seule journée ! Pour moi, malheureusement, les to do listes le restent bien souvent…
            Et vous avez raison : l'organisation reste le maître-mot mais ne rime pas vraiment avec le rythme des enfants ; on a beau tout préparer, organisation, anticiper… il manque toujours ce quelque-chose qu'il faut immédiatement retrouver (foutu cahier sous le bureau ;))…
            Un dernier "petit" mot : j'aime beaucoup vos créations peintes et brodées. C'est magique de vous suivre et pour cela : MERCI.

          Laisser un commentaire