Un été à broder

Lundi, c’était le retour au bureau après 4 semaines de vacances. Je craignais d’avoir 450 mails impatients d’être ouverts (sauf exception, je ne consulte jamais mes mails en vacances. L’avantage :  je déconnecte totalement. L’inconvénient : au retour, je dois passer 1 demi-journée voire une journée entière à les traiter), mais, cette année, je n’en ai reçu que le tiers ! Donc cool.

Comme tout le monde ou presque est parti en vacances, les bureaux sont vides.
Comme Paris, qui est presque silencieux.
Paris au mois d’août est un vrai bonheur : peu de voitures, peu de monde, moins de bruits et de stress. Dommage que cette année, il y ait si peu de soleil : un temps gris, de la pluie et la fraîcheur du matin qui me rappelle que bientôt l’automne sera là…

Je suis totalement seule à la maison pour quelques jours. Et c’est comme si j’étais encore un peu en vacances : cuisine, courses et vaisselle réduits au minimum syndical (mais vraiment au minimum), du silence (autant que mon quartier peut l’être avec tous ces bars et restaurants, la caserne de pompiers d’un côté, l’hôpital de l’autre), du calme (le camion poubelle ne passe que deux fois le soir au lieu de trois, et les types ne se parlent plus en hurlant)…

✴ On va pas se mentir : c’est quand même top ! ✴

Le matin, personne à réveiller, pas d’attente devant la porte de la salle de bains, pas de questions à poser ni de réponse à apporter, pas de vérification de sac de cours, de cahier de correspondance, de « à quelle heure tu rentres ? » ou encore (et cela, c’est très très énervant) : « qu’est-ce qu’on mange ce soir ? »)…

Le soir, mettre la clé dans la serrure, ouvrir la porte, poser son sac et enlever ses chaussures dans le silence, se dire avec un petit plaisir coupable qu’on va manger des noix et du fromage avec 1 verre de rosé sur un coin de la table basse, oui, oui, devant le journal TV même !

Je profite de cette parenthèse de tranquillité pour continuer à broder, à dessiner, à faire des essais. Je ne suis interrompu par rien, j’ai du temps le soir devant moi, c’est trop bien.

J’avais réorganisé ma cuisine il y a quelque temps en fonction de mes activités artistiques ! Dans la vie de tout le monde, la cuisine, c’est fait pour cuisiner, mitonner de bons petits plats etc etc. Mais, comme je n’adore pas cuisiner (pour ceux qui me connaissent c’est un euphémisme), cette pièce me sert à plein d’autres choses :

  • Je lis la presse, des magazines (en attendant que le plat cuise),
  • J’écoute France Inter, je dessine ou je peins (idem),
  • Je fume une cigarette fenêtre ouverte (pas bien),
  • Je fais mes listes (à faire, à penser, à ne pas oublier),
  • J’ouvre mon courrier (enfin, quand je parle de courrier ce sont les rappels de cantine ou de centre de loisirs ).

Ma cuisine est petite. Aussi, il a fallu que je trouve une place pour les feutres et stylos, les tubes de peinture, les feuilles blanches. Car, le salon est à 25 pas (non, non, mon appartement ne fait pas 200 m², il est tout simplement mal fichu), il n’était donc pas question que, dès qu’une idée pointe son nez, je mettre 3 heures à chercher stylo, feuille et autre carnet pour la noter (je suis une flemmarde).
J’ai donc placé des tubes de peintures dans le tiroir du meuble de cuisine, des pinceaux dans une boîte de conserve customisé joliment, des stylos, crayons, feutres dans une autre boîte, et ainsi tout est à portée de main (je suis une flemmarde pragmatique).

Evidemment, c’est bizarre d’avoir des carnets de dessins et des tubes de peinture dans une cuisine et de s’en servir à cet endroit, mais bon, on s’en moque, et puis je n’ai pas d’atelier ou de pièce dédiée, aussi, je fais avec ce que j’ai. Et il y a une belle lumière (hélas, pas vraiment en ce moment)…

croquis sur toile de lin avant broderie
Le plan de travail envahi par les stylos, peinture textile, toile, carnets et palette.
C’était ce matin : voir mon bol de café !

J’y fais tout de même la cuisine, bien obligée ! Mais j’ai remarqué que lorsque je laisse le plat sur le feu pour aller au salon faire « autre chose », irrémédiablement, ça brûle (le temps que l’odeur de brûlé arrive à mon nez ou aux autres nez de la maison, il est déjà trop tard). Aussi, faire mon « autre chose » dans la cuisine évite aux repas de carboniser. C’est aussi simple que ça.

C’est donc dans ma cuisine que j’ai commencé ces dessins sur des toiles en vue de les broder.
Hier, avec la radio en sourdine (et les discussions sympas des voisins en bruit de fond), j’ai découpé ma toile de lin en petits coupons, dessiné des visages, objets, petites scènes et sortis mes tubes de peinture de leur tiroir pour réaliser ces croquis que je compte broder.

croquis sur toile de lin avant broderie

Deux soirées en solitaire me permettent de réaliser une petite broderie (6 x 10 cm environ), c’est-à-dire environ 4 à 5 heures.

J’essaye ainsi de traduire en broderie certains moments de ma vie ou des scènes du quotidien : mes activités, mes inspirations, mes goûts. Il y a eu mon fils et sa tablette et ma (détestable) habitude de fumer.

Ici, mon portable que j’ai du mal à lâcher parfois, une broderie pour dire « stop ! aux trucs qui me gâchent la vie », un de mes moments préférés sur la plage et le temps pourri de Paris au mois d’août !

Petite scène brodée
Petites scènes brodées
En haut : les vacances au bord de la mer. En bas : les vacances à Paris, pluie et grisaille 🙁

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