Yeux marron, yeux bleus, yeux verts… Chaque regard que je crée est une pièce unique. Ces yeux sont d’abord peints sur du lin noir, capturant les subtilités de la lumière et de la texture. Ensuite, vient l’étape de la broderie, qui apporte une dimension supplémentaire. Je brode les détails délicats de l’iris, de la prunelle et de la paupière, tandis que le contour est souligné par des points de feston, donnant à chaque œil une belle profondeur.
J’ai toujours rêvé d’avoir des yeux verts, pailletés d’éclats dorés. Une fascination teintée d’un souvenir d’enfance… Cette comptine qui en blessait beaucoup :
« Yeux marron-yeux de cochon (donc, moi), yeux verts de vipère, et, le Graal, yeux bleus d’amoureux. »
Curieusement, c’est la phrase « yeux verts de vipère » qui me captivait le plus. Elle évoquait pour moi du mystère, de la ruse, une certaine supériorité face aux autres couleurs. Aujourd’hui, à travers ces broderies, je donne à chaque œil brodé sa propre âme et une histoire à raconter.