J’aime la texture de la toile de jean. Ainsi, je garde précieusement les jeans devenus trop petits, usés, troués, tachés. Il y a tant de nuances de tons selon les modèles, la fréquence des lavages et le nombre de fois qu’ils ont été porté ! J’y brode souvent des motifs (le jean, s’il n’est pas trop épais se brode facilement).
Récup de jean
Ce sont bien sûr les jeans de mon fils que je récupère le plus : jusqu’à 8 ans environ, un garçon doit forcément utiliser ses genoux pour marcher et courir, vus les déchirures et les trous à cet endroit ! Donc, je les ai régulièrement rafistolés, réparés, rebrodés pour cacher les trous… Après 8 ans, d’une part, c’est mission impossible d’appliquer des petites broderies sur les jeans (la honte, paraît-il) et, d’autre part, il réutilise ses pieds…
J’ai donc découpé des coupons dans de vieux jeans, ressorti mes tubes de peinture et mes pinceaux pour peindre et broder ces portraits colorés.
Broder sur du jean
Dans un premier temps, j’ai peint des aplats de couleurs pour le visage, la masse de cheveux et les ébauches de robe. J’ai dessiné les traits du visage avec un feutre noir, pour les rebroder ensuite avec un simple fil à coudre noir.
J’ai mis tous mes fils en vrac sur la table – des rouges, des verts, des bleus… –, pour choisir des coloris très vifs.
J’ai séparé les brins de chaque aiguillée pour broder avec 1 seul fil (ce sont des fils mouliné DMC composés de 6 brins séparables) et j’ai brodé avec 1 aiguille super fine (en m’explosant les yeux).J’ai ainsi brodé patiemment des fleurs multicolores, des points blancs façon sashiko ou des lignes continues…
Des portraits brodés naïfs
Ce sont des portraits volontairement naïfs, à la manière des petits tableaux africains (spécialité du Sénégal) peints sous verre. Les coiffures des femmes noires sont souvent très dessinées, certaines sont de véritables ouvres d’art : tresses qui forment des lignes ou des motifs, boucles qui encadrent le visage…, et je les réinterprète à ma façon en ajoutant des fleurs, des couleurs, du volume.
Portrait en cours
Mes broderies ne ressemblent jamais à mes dessins préparatoires : ceux-ci me servent en fait à trouver l’idée, la structure, les grandes lignes, puis je me laisse complètement aller à improviser selon mon inspiration.